A propos
Philippe Carcaly
Est-ce un rêve que d’assembler des visages et des traits, un homme à moustache et une femme qui dort, une nouvelle âme et un nouvel être ?
Ces jeux de recompositions nous interrogent sur ce qui peut « faire scène », la légèreté, le face à face puis la solitude dans laquelle Philippe Carcaly plonge ses héros et héroïnes. La mise en récit d’anonymes les fait subitement exister dans des compositions toutes aussi burlesques que surréalistes. Ce langage du corps – du découpage à la déformation – construit un vocabulaire singulier où l’absurde et l’ironie sont mis à l’œuvre. Si par ici des bras et des jambes s’allongent, par là des visages se détachent et volent au-dessus du vide. Et tels des spationautes en apesanteur, des acrobates au-dessus du vide, ses personnages dessinent un onirisme cher à Philippe Carcaly. Un rêve de mise en récit d’une passion, celle de l’histoire. Histoires d’hommes et de femmes, de religions et de guerres, d’individus et de groupes imaginées du fond de sa cave-atelier et provenant de journaux et guides touristiques de mondes anciens et révolus.
D’abord au pastel, qu’il étale, gratte, efface, il y adosse des têtes, des bras, des extraits de cartes. Autant d’éléments et de références lointaines, à des empires défunts et leurs mondes soumis, si souvent martyrisés (Empire Burlesque).
Autant de clins d’œil à des civilisations enfouies, d’Hommes ayant peur de leur prochain (Hommes-bulles), de Voyageurs en quête d’un eldorado, de monstres et hommes-tronc tels qu’exhibés dans Freaks, La Monstrueuse Parade de Tod Browning (1932) (Circus Parada).